Aller au contenu

Page:Claudine a l'Ecole.pdf/292

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
272
claudine à l’école


La ville et l’école sont sens dessus-dessous. Si ça continue, je n’aurai plus le temps de rien raconter. Le matin nous arrivons en classe dès sept heures, et il s’agit bien de classe ! La Directrice a fait venir du chef-lieu des ballots énormes de papier de soie, rose, bleu-tendre, rouge, jaune, blanc ; dans la classe du milieu nous les éventrons, — les plus grandes constituées en commis principaux et allez, allez compter les grandes feuilles légères, les plier en six dans leur longueur, les couper en six bandes, et attacher ces bandes en petits monceaux qui sont portés au bureau de Mademoiselle. Elle les découpe sur les côtés, en dents rondes à l’emporte-pièce, Mlle Aimée les distribue ensuite à toute la première classe, à toute la seconde classe. Rien à la troisième, ces gosses trop petites gâcheraient le papier, le joli papier, dont chaque bande deviendra une rose chiffonnée et gonflée, au bout d’une tige en fil d’archal.