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claudine à l’école

femmes qui trompaient leurs maris, et que j’ai vu des os blancs traîner dans les gravats ; elle ouvre des yeux effarés, demande : « C’est vrai ? » et s’approche vite pour « voir les os ». Elle revient près de moi tout de suite.

— Je n’ai rien vu, c’est encore une menterie que tu me fais !

— Que l’usage de la langue me soit ôté à l’instant si ces cachettes dans les murs n’ont pas été creusées dans un but criminel ! Et puis d’abord, tu sais, ça te va bien de dire que je mens, toi qui caches un chrysanthème dans ton Marmontel, celui que monsieur Antonin Rabastens portait à sa boutonnière !

J’ai crié ça bien haut, parce que je viens d’apercevoir Mlle Sergent qui entre dans la cour, précédant Dutertre. Oh ! on le voit souvent, celui-là, c’est une justice à lui rendre ! Et c’est un beau dévouement qu’il a, ce docteur, de quitter sa clientèle à chaque instant pour venir constater l’état satisfaisant de notre école, — qui s’en va par morceaux en ce moment, la première classe à l’École maternelle, la deuxième, là-bas dans la mairie. Il a peur, sans doute, que notre instruction ne souffre de ces déplacements successifs, le digne délégué cantonal !

Ils ont entendu, elle et lui, ce que je disais — pardi, je l’ai fait exprès ! — et Dutertre saisit cette occasion de s’approcher. Marie voudrait rentrer sous terre, et gémit en se voilant la figure de ses