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DU CAPITAINE COIGNET.

né le 16 août 1776. — Vous pouvez vous retirer. »

Que diable me veulent-ils ? Ça me mit martel en tête. « Je n’ai pourtant rien fait », me disais-je. Je dis cela de suite à mes maîtres qui me disent : « C’est pour vous enregistrer pour la conscription. — Je vais donc être soldat. — Pas encore, mais c’est une mesure qu’ils prennent. Si vous voulez, nous vous achèterons un homme. — Je vous remercie ; nous verrons cela plus tard. »

Je me trouvais accablé de cette nouvelle ; j’aurais voulu être parti de suite, mais cela se prolongea jusqu’au mois d’août où j’eus tout le temps de faire toutes mes réflexions. Ma tête travaillait nuit et jour, je me voyais sur le point de quitter cette maison où j’avais passé des jours si heureux, avec de si bons maîtres et de bons camarades.

Je termine la première partie de mon ouvrage pour ne pas faire trop de répétitions qui pourraient ennuyer. Je vais commencer mon état militaire, et j’ai fini la première partie de mes peines. — Celles-là ne sont que des roses.