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Page:Coignet - Les Cahiers du capitaine Coignet, 1883.djvu/427

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les cahiers

avait grossi ; 700 vieux officiers formaient un bataillon et les troupes arrivaient de toutes parts. Arrivé sur la place Saint-Étienne, le 14e de ligne se forme en carré et l’Empereur le passe en revue ; ensuite il fit former le cercle aux officiers, et m’apercevant me fit venir près de lui : « Te voilà, grognard. — Oui, Sire. — Quel grade avais-tu à mon état-major ? — Vaguemestre du grand quartier général. — Eh bien, je te nomme fourrier de mon palais et vaguemestre général du grand quartier général. Es tu monté ? — Oui, Sire. — Eh bien, suis-moi, va trouver Monthyon à Paris. »

Ce beau cercle d’officiers formé autour de l’Empereur firent une couronne avec leurs épées au-dessus de sa tête. L’Empereur leur dit : « Officiers et soldats, nous marchons sur Paris ; nous n’avons rien à craindre, car il n’y a qu’un soldat chez les Bourbons, c’est la duchesse d’Angoulême. »

Il donna ses ordres et rentra à la Préfecture où je le suivis, et dans la première pièce, je trouvai le général Bertrand. « Vous voilà, vous êtes content, vous nous restez. — Oui, mon général. — Vous viendrez me voir aux Tuileries, je vous transmettrai les ordres de l’Empereur. Votre gendarmerie s’est donc sauvée ? — Je ne sais pas, mon général. — L’Empereur est furieux, il croyait la trouver sur sa route, et pas du tout. Je crois qu’il enverra le capitaine