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Page:Coignet - Les Cahiers du capitaine Coignet, 1883.djvu/86

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DU CAPITAINE COIGNET.

dra pour les conduire. S’il veut rester à mon service, je le prendrai. — Je vous remercie, monsieur, je ne quitte pas mon maître. — C’est bien ! je vous donnerai votre pourboire. »

Ils montèrent en voiture et saluèrent tous monsieur et madame. « À six heures, dit le sous-préfet, sans manquer ! »

Mon maître dit : « Que la voiture soit prête à cinq heures ! Jean, faites votre toilette, vous nous conduirez. »

Mon maître et madame furent reçus avec affabilité par tous ces messieurs. Toutes les autorités étaient au dîner, et le couvert de ma maîtresse était auprès de monseigneur. La soirée finit à minuit, et le lendemain ils partirent pour Paris. M. Potier reçut l’ordre de partir le vendredi pour arriver le dimanche à l’École militaire où ils se trouveraient, à midi précis, pour recevoir ses chevaux. Mon maître fait prévenir M. Huzé que tous les chevaux étaient vendus.

« Ça n’est pas possible », disait-il.

Nous partons le lendemain à six heures avec quatre-vingt-treize chevaux, et une voiture de son pour la route ; je menais le beau cheval en main tout seul. Nous arrivons à dix heures à l’École militaire, où nous trouvons tout prêt ; il y avait un aide de camp et des écuyers. On distribue le son de suite, et on fait le pansement ; les pieds des chevaux furent bien noircis. À midi tout était prêt.