Aller au contenu

Page:Colet - Promenade en Hollande.djvu/198

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
188
PROMENADE EN HOLLANDE.

et bourgeoises, c’est le luxe, le confort et la propreté merveilleuse dont j’ai parlé en décrivant Rotterdam. Excepté au centre de la ville, presque toutes les maisons ont un jardin et une serre où croissent des fleurs en toute saison. La propreté et les fleurs sont la double coquetterie de la Hollande, ses deux attraits toujours nouveaux et irrésistibles pour les étrangers. En hiver, les chambres et les salons sont ornés de vases, de corbeilles et de lampadaires, où s’épanouissent et se groupent les tulipes, les narcisses et les jacinthes.

Nous remontons le grand canal, et nous arrivons sur une place qui atteste la splendeur et la richesse d’Amsterdam. Une des façades du Palais-Royal s’y déroule ; plus loin une magnifique église, quelques palais d’armateurs, la Bourse d’un aspect grandiose, et d’autres monuments dont les noms m’échappent. Nous visitons d’abord le Palais-Royal. Ce palais, de même que toutes les maisons et tous les édifices d’Amsterdam, est assis sur des mâts qui ont de dix à treize mètres de longueur. Le terrain est tellement marécageux qu’il faut percer jusqu’à cette profondeur pour trouver un sol inébranlable ; 13 695 mâts ou pieux étayent les fondations du Palais-Royal, ce qui a fait dire à un poëte que, si la ville était renversée, elle présenterait au regard une forêt de sapins sans branches.

Cet immense édifice, qui servit d’abord d’hôtel de