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Page:Colet - Promenade en Hollande.djvu/62

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PROMENADE EN HOLLANDE.

où pendaient quatre lampadaires de fleurs parfumées, au milieu desquels descendait une lampe en agate de forme antique, qu’on allumait le soir ; les parois du vestibule étaient recouvertes de tableaux chinois, japonais et indiens, peints tantôt sur miroir, tantôt sur bois verni, et tantôt sur ce papier friable, en pâte de riz, qu’on prendrait pour une blanche couche de neige ; ces derniers tableaux, d’une fragilité extrême, étaient encadrés sous verre. Des paysages, des ports de mer, des intérieurs d’habitation, des maisons de campagne, des pagodes, des assemblages de fleurs et d’oiseaux, des barques et des vaisseaux, des groupes d’hommes ou de femmes : tels étaient les sujets reproduits dans tous ces tableaux, chefs-d’œuvre bizarres de l’art asiatique.

Comme nous passions dans le vestibule, une grosse et vieille servante, à l’aspect robuste et dont la rotondité se tendait dans un tablier de toile blanche, se montra à droite, sur le seuil d’une porte ouverte qui me laissa apercevoir la vaste et belle cuisine dallée de pierres dures et tapissée de carreaux de faïence anglaise, blanche et bleue. Une riche batterie reluisante pendait sur les murs. Ces nombreux ustensiles de cuivre avaient des reflets d’or et de bronze florentin. La cheminée était large comme une cheminée de la Renaissance, et contenait un long tournebroche et plusieurs marmites