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Page:Colet - Promenade en Hollande.djvu/64

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PROMENADE EN HOLLANDE.

dont le pied était en bois de citronnier, soutenait une quantité d’albums et de keepsakes remplis de vues des Indes. Les deux fenêtres ne laissaient pénétrer qu’un jour voilé par les stores et embaumé par les fleurs amoncelées dans les lampes suspendues ; deux volières pleines d’oiseaux remplissaient l’embrasure des fenêtres. La cheminée, en marbre rose veiné de noir, était contournée comme un bois de fauteuil Pompadour ; sa tablette disparaissait sous une pendule, des vases et des flambeaux rocaille, et sous un amas de fantaisies disparates : des magots chinois, des cristaux de Bohême, des écrans japonais, des lotus desséchés sortant d’une poterie anglaise, des coffrets d’émail de Tahan, des bonbonnières en vermeil de Froment-Meurice, des stéréoscopes, et enfin deux miniatures encadrées d’or, réductions des deux beaux portraits de fiancés vus chez le docteur ; on ne suspendait point ces miniatures, parce qu’on voulait les voir et y toucher à toute heure. Un piano d’ébène incrusté de nacre était jonché de mélodies allemandes. Une mandoline en écaille reposait auprès de deux petits chevalets soutenant des dessins inachevés ; sur deux métiers à broder se tendaient des tapisseries commencées, d’un travail merveilleux.

Le meuble du parloir était comme la bergère où j’étais assise ; mais une foule de jolies chaises de toutes formes et de toutes couleurs gisaient çà et là.