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Page:Collection de précis historiques et mélanges religieux, littéraires et scientifiques, année XII, 1863.djvu/296

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mon espoir et ma confiance. Ne me repoussez pas, ne méprisez pas votre servante qui, depuis ses jeunes années, s’est attachée aux traces de votre Fils unique. Vous connaissez, ô Vierge, la fragilité de mon sexe et l’affliction de mon âme ; je n’ai d’autre protection que vous, qui êtes la sauvegarde, la conservatrice et le guide de toute ma vie. Tant que je restais dans le désert, je n’avais d’autre appui que vous ; maintenant que je n’y suis plus, quel autre secours demanderai-je, si ce n’est celui de ma Souveraine et de ma Mère ? Assistez-moi donc, ô ma patronne bien-aimée, et protégez-moi jusqu’à la fin de ma vie, car vous êtes mon unique espérance ! »

Après avoir ainsi prié de tout son cœur et mis dans la Mère de Dieu son entière confiance, Parascève se rendit en grande hâte à Epivati, son pays natal. Elle y passa le reste de sa vie, ajoutant fatigues aux fatigues, souffrances aux souffrances, multipliant les veilles et les jeûnes, et s’entretenant sans cesse seule à seul avec Dieu. Un temps assez considérable s’était écoulé, lorsqu’elle sentit que l’heure suprême n’était pas éloignée pour elle. Elle redoubla donc de ferveur dans ses oraisons. « Seigneur, disait-elle, vous qui chérissez les hommes, ne dédaignez point votre pauvre servante qui, par amour pour vous, avait tout abandonné afin de vous suivre de plus près. Ordonnez maintenant, ô Seigneur très miséricordieux, ordonnez que votre ange reçoive en paix ma pauvre âme. Faites que les esprits impurs, vils et malins ne m’arrêtent pas au passage, et rendez-moi digne de paraître avec confiance devant votre redoutable tribunal, et de vous bénir aussi dans les siècles des siècles. » C’est dans de pareils transports d’amour que Parascève remit son âme bienheureuse entre les mains du Créateur. Son corps reçut la sépulture grâce à quelques fervents chrétiens de l’endroit, car l’humble vierge n’avait révélé à personne ni sa patrie, ni son nom, préférant demeurer inconnue jusqu’au jour où elle irait rejoindre son Époux céleste. Tels furent les combats de Parascève ; telles furent les luttes de cette bienheureuse, qui, après une courte durée, s’est acquis dans le ciel une gloire qui ne finira jamais.


III


Dieu toutefois ne permit point que la mémoire de sa servante restât longtemps plongée dans l’oubli, ou que la corruption atteignit son corps virginal. Il fit éclater en faveur de la sainte des miracles surprenants. En voici un qui arriva peu de temps après sa mort.