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Page:Comment fut élaborée la Charte d'Amiens - Eugène MARTY-ROLLAN.pdf/21

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en face d’eux. « Le Syndicat est un bien piètre instruments, dit Broutchoux, s’il doit se confiner dans la légalité ». Ce fut Latapie, un des trois secrétaires de la métallurgie, qui ne veut dans le syndicalisme, ni anarchisme, ni socialisme politique, qui vient déclarer « qu’il n’y a pas que des anarchistes et des socialistes à la Confédération Générale du Travail, mais qu’il y a encore et surtout des syndicalistes. Le Syndicat peut avoir pour but immédiat la législation du travail, la réparation des accidents du travail, la diminution des heures de travail, le repos hebdomadaire ; mais son but final est la suppression du salariat ».

« Les camarades, dit Latapie, doivent savoir que, dans le Syndicat, il peut y avoir des opportunistes, des radicaux, des socialistes, des anarchistes, des croyants ou des athées. Mais qu’il y a d’abord des exploités ». Après Latapie, ce fut Coupat, de la Fédération des Mécaniciens, qui profita de la question de neutralité dominant un instant les débats pour demander avec une certaine âpreté (Coupat est syndicaliste modéré) si on allait obliger les Syndicats à adhérer à la méthode libertaire qui est celle des dirigeants de la Confédération. Coupat dénonce : « Dans les bureaux de la Voix du Peuple, organe de la Confédération, que voit-on sur les murs ? Une affiche du Père Peinard montrant son derrière au corps électoral. Dans le journal il est question des « cabotins du Palais-Bourbon » (n° du 23 septembre 1906). Si le Congrès approuve ces violations formelles de la neutralité, il doit le dire très nettement. Mais on rend l’organisme confédéral impossible pour les militants syndicalistes, qui ont confiance dans le bulletin de vote. La Confé-