Aller au contenu

Page:Compère Mathieu - Les Pantins des boulevards, ou bordels de Thalie, 1791.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
17
DES BOULEVARDS

ribié.

Et ne faut-il pas que je la prenne par quelque part ! Ignorez-vous, mon cher compère, qu’à l’époque de mon mariage avec la demoiselle Lacour, fatigué de courir la prétantaine avec elle, d’opérateurs en opérateurs, rongés de vérole l’un et l’autre, nous prîmes le parti de recourir aux pilules antivénériennes ? Elles firent sur moi le plus merveilleux effet ; mais il n’en fut pas de même d’elle, et je fus obligé de me contenter de la sodomiser, puisque je ne pouvais plus jouir de son con. Bientôt je me dégoûtai d’elle, et je foutis quelques courtisanes de la capitale, au nombre desquelles je citerai Blondi, Dargent et Colombe, du Théâtre-Italien. Après avoir consommé plusieurs exécrables banqueroutes, je fus obligé de vider le pays, et de partir pour l’Amérique. J’emportais avec moi l’espérance que le trajet me délivrerait de ma compagne ;