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Page:Conscience - Scenes de la vie flamande.djvu/512

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tôt à sa place ; quand il vit tout à coup un rayon de lumière sur le mur, rayon qui semblait pénétrer dans le caveau à travers le trou de la serrure.

Il bondit avec un transport de joie, franchit l’escalier, et appliquant la bouche sur la serrure, il dit tout tremblant d’espoir et de bonheur :

— Catherine, chère Catherine, est-ce vous ?

— C’est moi, répondit-on.

— Ah ! Catherine, voyez un peu ce qu’il y a en dehors à la porte ; elle ne veut pas s’ouvrir.

— Je le crois bien, je l’ai barricadée avec la barre de fer, répliqua la voix.

— Comment ? pourquoi ? Catherine, chère Catherine, ne plaisantez pas ; pour l’amour de Dieu, ouvrez !

— Vraiment ? vous espérez cela ? dit la voix : j’ai pris dans un piége une bête venimeuse — et j’ouvrirais la trappe pour me faire mordre moi et les autres ? Faites un acte de contrition, Mathias ; c’en est fait de vous : Dieu et la pauvre Catherine ont enfin trouvé leur heure !

Mathias pénétra le dessein de la mendiante et frissonna de terreur. Il s’écria d’une voix tremblante :

— Catherine, j’ai ici un sac rempli d’or. Il est pour vous.

— Je ne veux pas d’argent volé.

— Deux sacs pleins d’or, Catherine ! Ah ! ouvrez-moi, ouvrez-moi !

Il n’obtint pas de réponse et reprit :

— Catherine, il y a quatre sacs pour vous. Écoutez, écoutez, c’est tout or.

Et il éparpilla sur les marches de l’escalier une poi-