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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/124

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pourraient répondre si elles étaient si timides. Voyant qu’elles ne disaient pas un seul mot, quoiqu’il eût répété sa question plusieurs fois, il commença à n’écouter que le témoignage de leurs yeux qui semblaient dire que leurs parens avaient tous deux quelque tort ; mais qu’il ne convenait pas à leurs filles de le déclarer.

Le juge saisit leur pensée et se dit : « Il ne faut pas que deux si charmantes personnes appartiennent à des maris ordinaires ; je ne veux plus demander qui a raison ou du père ou de la mère ; mais je ferai venir les quatre prétendus pour les comparer ensemble, et si les jeunes personnes consentent à en épouser deux d’entr’eux, je les unirai. » Ayant pris cette décision, il se disposait à écrire un ordre pour les faire comparaître, lorsque les quatre pères s’agenouillèrent devant lui, en disant : « Il