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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/125

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n’est pas nécessaire que votre seigneurie envoie un ordre : nos fils sont tous à attendre dehors, chacun d’eux espérant que sa femme lui sera accordée. Pouvons-nous les faire entrer ? »

— S’il en est ainsi, dit le juge, dépêchez-vous de les appeler. » Ils sortirent tous quatre et revinrent aussitôt amenant chacun leur fils, en disant « Voici mon fils, j’espère que votre seigneurie voudra bien lui adjuger sa femme. » Le juge cependant secoua la tête et examina minutieusement les quatre jeunes gens qui semblaient sortir de la même souche, ayant la tournure la plus commune et la plus étrange. Loin d’avoir bonne mine, il n’y en avait pas un seul dont les membres ou les traits n’offrissent quelque défaut. « Vouloir choisir un mari parmi ces quatre personnages, se dit le juge, serait comme si on cherchait un héros parmi des nains. Com-