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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/128

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taient, au point que tous les assistans se mirent à pleurer par sympathie, et prirent une grande part à leur peine.

Il paraîtrait d’après ceci, dit le juge, que les personnes que vos parens ont choisies ne vous conviennent pas, ainsi vous n’avez pas besoin de songer à en épouser aucun ; je me charge moi-même de vous marier. Ce serait une chose inexcusable que de donner à des rustres deux personnes telles que vous. Mettez-vous sur le côté, j’ai d’avance arrangé les affaires. Appelez le père et la mère. »

Ils vinrent tous les deux et se mirent à genoux devant la table, sur laquelle le juge donna un coup de poing en disant avec colère : « Il faut que vous soyez dénués de tout principe pour traiter le bonheur de vos filles comme de simples jeux d’enfans. Si vous vouliez les marier, il fallait vous entendre