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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/155

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En peu de temps il voit dans ce champ verdoyant et inondé l’image d’un beau ciel azuré.
Notre cœur est ce champ ; il a sa parure et ses richesses lorsque les passions y sont pures et réglées.
Il ne faut que quelques pas, et déjà le sage a fait des progrès dans la vertu.

Sur la fin de la dynastie des Tcheou, parut à la Chine un fameux philosophe appelé Tchouang-tseu. Il naquit à Meng, ville du royaume de Soung[1]. Il eut un petit mandarinat, et il se fit disciple d’un sage très-célèbre en ce temps-là, et auteur de la secte du Tao. Son nom était Li, et son surnom Eul. Mais comme il était venu au monde avec des cheveux blancs, il fut appelé Lao-tseu, c’est-à-dire, l’enfant vieillard.

Toutes les fois que Tchouang-tseu dormait, son sommeil était interrompu par un songe. Il s’imaginait être un gros

  1. C’est la province de Chan-tong.