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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/157

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formé, vous étiez un beau papillon blanc. Les eaux furent la première production du ciel : la seconde, ce furent les arbres et les plantes dont la terre fut parée, car tout fleurit et brilla à l’instant. Ce beau papillon blanc errait à son gré, et allait flairer les fleurs les plus exquises. Il sut même tirer du soleil et de la lune des agrémens infinis ; il se procura enfin une force qui le rendit immortel. Ses ailes étaient grandes et presque arrondies, son vol était rapide.

Un jour qu’il prenait ses ébats, il s’attacha à des fleurs du jardin de plaisance de la grande reine, où il avait trouvé le secret de s’insinuer, et gâta quelques boutons à peine entr’ouverts. L’oiseau mystérieux à qui on avait confié la garde de ce jardin donna au papillon un coup de bec dont il mourut.

Il laissa donc sans vie son corps de papillon ; mais l’ame qui était immortelle