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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/158

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ne se dissipa point ; elle a passé en d’autres corps et aujourd’hui elle se trouve dans celui de Tchouang-tseu. C’est là ce qui met en vous de si heureuses dispositions à devenir un grand philosophe, capable de s’élever, d’acquérir l’art que j’enseigne, de se purifier par un entier détachement, et de s’établir dans la parfaite connaissance d’esprit et de cœur.

Dès-lors Lao-tseu découvrit à son disciple les plus profonds mystères de sa doctrine, et le disciple se sentit tout devenir un autre homme ; et suivant désormais sa première origine, il eut véritablement l’inclination du papillon, qui est de voltiger continuellement sans se fixer à aucun objet, quelque charmant qu’il lui parût. La fortune la plus brillante ne fut plus capable de le tenter. Son cœur devint insensible aux plus grands avantages : il les trouva