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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/175

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et jour elle fait retentir tous les environs de ses plaintes et de ses gémissemens, et donne les démonstrations de la plus vive douleur. Elle la portait à un tel excès, qu’on eût dit qu’elle était à demi folle : elle ne voulait prendre ni nourriture ni sommeil.

Les habitans de l’un et l’autre côté de la montagne vinrent rendre les derniers devoirs au défunt qu’ils savaient être un sage du premier ordre. Lorsque, la foule commençait à se retirer, on vit arriver un jeune bachelier bien fait et d’un teint brillant : rien de plus galant que sa parure. Il avait un habit de soie violet, et un bonnet noir[1], une ceinture brodée, et des souliers rouges ; un vieux domestique le suivait. Ce seigneur fit savoir qu’il descendait des rois de

  1. Bonnet que portent les jeunes lettrés.