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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/198

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autres signes de réjouissance, les considéra attentivement : et puis, sans s’expliquer, il demanda du vin chaud pour boire : il en avala plusieurs coups, sans dire un seul mot, tandis que la dame était fort intriguée. Après quoi il prit du papier et le pinceau, et il écrivit les vers suivans :

Épouse infidèle, ta conduite passée est celle d’un implacable ennemi.
Aujourd’hui tu me parles de ta tendresse ; mais je n’en suis nullement touché.
Si je consentais à vivre avec toi comme un bon mari doit faire avec sa femme,
N’aurais-je pas à craindre que tu ne vinsses me fendre la tête d’un coup de hache ?

Cette méchante femme, ayant lu ces vers, changea tout-à-coup de couleur ; et dans la confusion dont elle était couverte, elle n’osa ouvrir la bouche. Tchouang-tseu continua à écrire quatre autres vers, dont voici le sens :