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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/200

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dinaire une passion honteuse à laquelle on se livre ! Celle-ci pour le coup est sûrement morte sans aucune espérance de retour à la vie.

Tchouang-tseu l’ayant trouvée en cet état, la détache, et, sans autre façon, va raccommoder un peu le cercueil brisé, où il enferme le cadavre. Ensuite faisant un carillon ridicule, en frappant sur les pots, sur les plats, et sur les autres ustensiles qui avaient servi au festin des noces, il entonna la chanson suivante, appuyé sur un côté du cercueil.

Grosse masse sans ame ! durant ta vie nous avons été unis ensemble ;
Mais fus-je jamais bien ton mari et te dois-je regarder comme ma femme ?
Le pur hasard nous réunit, ma malheureuse destinée nous plaça sous le même toit.
Le terme est enfin expiré ; j’en suis quitte.
Si nous fûmes unis, nous voilà éternellement séparés, ingrate et infidèle.