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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/24

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dérober un grand nom. Il disait qu’il était issu de l’empereur Than-yeou, et que ses ancêtres avaient été très-célèbres, qu’ils logeaient dans une maison couverte de chaume, et ayant des escaliers de terre ; qu’ils se nourrissaient de brouet et buvaient du vin de Youan ; qu’ils se servaient de jarres et de vases d’argile, et qu’ils portaient des habits de toile et de peaux de bêtes fauves. Le père étant si économe, le fils ne pouvait que se conformer à ses dispositions. Ses voisins, témoins de sa parcimonie, le critiquaient en arrière de lui. Ils citaient le proverbe qui dit : « Le père avare a un fils prodigue. Certainement, disaient-ils, son successeur renversera tout ce qu’il aura élevé. » Cependant, contre leur attente, le fils imita le père. Dès ses plus jeunes ans, il s’adonna à l’étude, cherchant à s’avancer par tous les moyens, et il devint Sieou-