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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/32

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ressources ; il me semble donc plus incertain que jamais qu’il se décide à vendre sa maison. » Yo-tchouan lui répliqua : « Plus la chose tarde, plus elle est certaine, et chaque jour la rend plus avantageuse pour nous. Ne vous impatientez pas ; la véritable raison qui fait que cette maison ne se termine pas, c’est que l’homme qui la bâtit change toutes les minutes de plans, d’après de nouveaux caprices ; il détruit son ouvrage pour le recommencer sans cesse. Lorsqu’il approche de la perfection, il aspire à plus d’excellence encore ; de sorte que les altérations et les embellissemens qu’il fait chaque jour ne tournent qu’à notre seul avantage. Voulez-vous savoir pourquoi son argent n’est point entièrement épuisé ? C’est parce que les entrepreneurs et les usuriers, voyant qu’il bâtit à grands frais, lui prêtent leur crédit pour mieux s’empa-