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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/39

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villons, les viviers, tout fut compris dans l’acte de vente. Il y avait cependant quelques chambres dont il s’était occupé toute sa vie, et qu’il avait plus particulièrement fait arranger selon son goût ; quant à celles-là, il se refusa à les vendre ; il dit qu’il bâtirait un mur de séparation, qu’il ferait ouvrir une autre entrée, et qu’il prétendait les habiter jusqu’à sa mort.

Le fils voulait décidément le forcer à tout vendre, afin d’avoir la maison entière ; mais Yo-tchouan fit semblant d’entrer dans les sentimens des autres. Il dit en pinçant les lèvres, « Il est maître de vendre et de ne pas vendre ; à quoi bon user de contrainte ? Il désire sans doute de conserver ce petit recoin[1], afin de recouvrer par la suite

  1. Dans l’original, il y a sian, qui veut dire littéralement un fragment. Il existe une loi chinoise qui porte que si un homme, en vendant sa propriété, s’en réserve