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Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome troisieme.djvu/70

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êtes une femme, à courir les chemins, et à les faire retentir de vos cris ? »

La femme répondit : « Il est vrai, je descends d’une famille ancienne. Mon beau-père durant sa vie était possédé de la manie d’acheter des terres, et s’efforçait constamment d’ajouter à ses propriétés toutes celles qui en étaient voisines. Ceux qui les lui vendaient ne s’en défaisaient point volontiers, et le détestaient au fond de leurs cœurs. Les temps lui furent favorables presque jusqu’à la fin, et il n’eut aucun sacrifice important à faire pour conserver sa fortune. Il était d’ailleurs homme de rang, et lorsqu’un mandarin lui en voulait pour quelque chose, il savait l’apaiser au moyen d’un peu d’argent. Mais cette prospérité commença à s’altérer, et mon beau-père mourut. Son fils, mon mari, était jeune et ne possédait aucun titre. Les persécuteurs de l’orphelin et