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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/103

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efficaces que tous les cordiaux des génies déguisés, retinrent mon ame prête à sortir. En connoissant par vos plaintes que je vous étois cher, je goûtai une félicité parfaite, & elle fut à son comble lorsque vous m’acceptâtes pour Epoux. Cependant il ne me fut pas encore permis de vous découvrir mon secret, & la Bête fut obligé de se coucher auprès de vous, sans oser vous faire connoître le Prince. Je fus à peine sur votre lit, que mes impatiences cesserent. Vous sçavez qu’aussi-tôt je tombai dans une léthargie, qui n’a fini qu’à l’arrivée de la Fée & de la Reine. En m’éveillant je me suis trouvé tel que me voilà, sans pouvoir dire de quelle sorte mon changement s’est fait.

Vous avez été témoin du reste, mais vous n’avez pû juger qu’imparfaitement de la douleur