Aller au contenu

Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/102

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un moment, redoubloient mon affliction, & m’étoient encore plus cruels. Ces deux mois, les plus longs de ma vie, finirent enfin, & je ne vous vis point revenir. Ce fut alors que mon malheur se trouva à son dernier période, & que la puissance de la Fée fut trop foible pour me garantir de succomber à mon désespoir. Les précautions qu’elle prit pour m’empêcher d’attenter à ma vie, furent inutiles. J’avois un sûr moyen qui excédoit son pouvoir, c’étoit de ne plus prendre de nourriture. Par la force de son art, elle eut encore la puissance de me soutenir quelque tems ; mais ayant épuisé tous ses secrets sur moi, je m’affoiblissois peu à peu : enfin, je n’avois plus qu’un moment à vivre, quand vous vintes m’arracher à la mort.

Vos précieuses larmes, plus