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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/113

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vertu de ce privilege, que vous choisîtes une jeune Bergere, que vous rencontrâtes à la chasse. Ses attraits, sa sagesse, vous la firent trouver digne de cet honneur.

« Toute autre qu’elle, & même des filles élevées en dignité, eussent accepté avec joie & empressement celui de votre maîtresse, mais sa vertu lui fit dédaigner une pareille offre. Vous l’élevâtes sur le Trône, & lui donnâtes un rang, duquel la bassesse de sa naissance sembloit la devoir exclure, mais qu’elle méritoit par la noblesse de son caractere, & la beauté de son ame.

« Vous pouvez vous souvenir que vous eûtes toujours sujet de vous louer de votre choix. Sa douceur, sa complaisance, & sa tendresse pour vous, égalerent les charmes de