Aller au contenu

Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le Roi qui avoit toujours conservé sa douleur, & à qui la mort de cette digne épouse étoit toujours presente, ne put entendre ce récit, sans donner de nouveaux témoignages de sensibilité ; & la Fée qui s’apperçut que ce discours l’attendrissoit, lui dit : « Votre sensibilité me prouve que vous méritiez ce bonheur : je ne veux pas vous rappeller davantage un souvenir qui ne peut que vous attrister. Mais je dois vous apprendre que cette prétendue Bergere étoit une Fée, & ma sœur. Informée que L’Isle heureuse étoit un charmante païs, sachant ses loix & la douceur de votre gouvernernent, elle eut envie de la voir.

« L’habit d’une Bergere fut le seul déguisement qu’elle emprunta, pour jouir quelques tems de la vie champêtre,