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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/126

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d’exercer son inclination malfaisante. C’est-là, s’écria-t-elle, que la vérité se découvrira, & que nous allons apprendre au vrai quelle est sa conduite. A ces mots elle fit voir à toute l’assemblée tout ce qui s’est passé depuis deux ans, & le lut à voix haute & distincte.

« Toutes les Fées firent un bruit étrange en aprenant cette mésalliance, & accablerent ma triste sœur des plus cruels reproches. Elle fut dégradée de notre Ordre, & condamnée à demeurer prisonniere chez nous. Si la punition de cette faute n’eût consisté que dans la premiere des peines, elle se fût consolée ; mais le second châtiment, plus terrible que le premier, lui fit sentir toute la rigueur de l’un & de l’autre. La perte de sa dignité la touchoit peu, mais