Aller au contenu

Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/15

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mois expirés, rien ne fut capable de le dégoûter. Fort affligée de n’avoir pas réussi dans son projet, elle tînt le même discours aux autres, qu’elle eut le chagrin de trouver dans de pareils sentimens. Pour comble de tristesse, les injustes sœurs qui la régardoient comme une rivale, connurent contr’elle une aversion, qu’elles ne purent dissimuler ; & pendant que la Belle déploroit le trop grand effet de ses charmes, elle eut encore la douleur d’apprendre que ces nouveaux soupirans, dans l’idée qu’ils se nuisoient, & qu’ils étoient cause l’un pour l’autre qu’aucun ne fût favorisé, voulurent par la plus grande extravagance, se battre. Tous ces désagrémens lui firent former le dessein de partir plutôt qu’elle ne l’avoit résolu.

Son Pere & ses freres ne négligerent rien pour la retenir,