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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/151

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la pouvoit soustraire aux loix qu’elle lui voudroit imposer jusqu’au tems qu’elle auroit été mariée.

« Délivrée de cette inquiétude, je me vis accablée par une autre, en me ressouvenant que la Mere des tems avoit condamné ma niéce à épouser un Monstre. Mais elle n’avoit pas encore trois ans, & je me flattai de trouver par mon étude un expédient, pour que cette malédiction ne s’accomplît pas à la lettre, & que je la puisse faire tourner en équivoque. J’avois tout le tems d’y penser, & je ne m’occupai alors que du soin de trouver un lieu où je puisse mettre ma précieuse proye en sûreté.

« Le mystere m’étoit absolument nécessaire. Je n’osai lui donner un Château, ni faire pour elle aucune magnificence de l’art, notre ennemie s’en