Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/174

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Malgré cela il n’est point arbitraire pour sa fille de devenir serpent au bout de ces cent premières années. Ce terme fatal est arrivé, & notre Reine mere aussi tendre pour cette chere enfant, & aussi allarmée de son sort, que le pourroit être une créature ordinaire, n’a pû se résoudre à l’abandonner aux risques des accidens qui la pouvoient faire périr en cet état, & dans sa première jeunesse, les malheurs de celles qui y ont succombé, n’étant devenus que trop communs pour autoriser ses craintes.

La douloureuse situation où j’étois, m’ôtoit tout espoir de revoir mon tendre époux & mon aimable fille. J’avois un dégoût parfait pour une vie que je devois passer séparée d’eux ; ainsi sans balancer je pris le parti de m’offrir à ramper pour dégager la jeune Fée ; je voyois avec