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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/173

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pas moins belle, que quand le Roi son époux l’avoit perdue. Le Monarque, qui ne la méconnut pas, en faisant céder le respect qui lui devoit à l’amour qu’il avoit conservé pour elle, l’embrassa avec des transports & une joie qui surprit cette Reine elle-même.

La Fée sa sœur ne pouvoit imaginer à quel heureux prodige elle devoit sa liberté ; mais la Fée couronnée lui apprit qu’elle ne devoit son bonheur qu’à son propre courage, qui l’avoit portée à exposer ses jours pour une autre. Vous sçavez, dit-elle à la Fée, que la fille de notre Reine a été reçue dans l’Ordre en naissant, mais qu’elle ne tient pas le jour d’un père sublunaire, l’ayant reçu du sage Amadabak, dont l’alliance honore les Fées, & qui est beaucoup plus puissant que nous par sa science sublime.