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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/183

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Sœurs, donc la passion se seroit aisément rallumée s’ils n’en avoient connu l’inutilité, ils se trouvèrent trop heureux de s’unir aux filles du Bon-homme, & d’épouser des personnes pour qui la Belle conservoit tant de bonté.

Tous ceux qu’elle désiroit qui fussent présens à son mariage, étoient arrivés. On ne le différa pas plus long-tems, & pendant la nuit qui suivit cet heureux jour, le Prince ne fut point frappé du charme assoupissant sous lequel il avoit succombé dans celle des nôces de la Bête. Pour célébrer cette auguste fête, plusieurs jours s’écoulèrent dans les plaisirs. Ils ne finirent que parce que la Fée, tante de la jeune épouse, les avertit qu’ils ne devoient plus tarder à quitter cette belle solitude, qu’il failloit retourner dans leurs Etats pour se montrer à leurs sujets.