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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/26

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te, & s’en approchant hardiment, elle lui passa la main sur la tête, en l’appellant plusieurs fois. Mais la sentant froide & sans mouvement, elle ne douta plus de sa mort, ce qui lui fit pousser des cris douloureux, & dire les choses du monde les plus touchantes.

La certitude de sa mort ne l’empêcha cependant pas de faire les efforts pour la rappeller à la vie. En lui mettant la main sur le cœur, elle sentit avec une joie inexprimable qu’elle respiroit encore. Sans s’amuser à la flatter davantage, la Belle sortit de la caverne, & courût à un bassin, où puisant de l’eau dans ses mains, elle lui en vint jetter. Mais, comme elle n’en pouvoit prendre que fort peu à la fois, & qu’elle la répandoit avant que d’être auprès de la Bête, son secours auroit étoit tardif, sans le