Aller au contenu

Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

secours des courtisans Singes qui coururent au Palais, & revinrent avec tant de diligence, qu’elle eût dans un moment un vase pour puiser de l’eau, & des liqueurs fortifiantes. Elle lui en fit respirer & avaller, ce qui produisant un effet admirable, lui donna quelque mouvement, & peu après lui rendit la connoissance. Elle l’anima de la voix, & la flatta tant, qu’elle se remit. Que vous m’avez causé d’inquiétude, dit-elle obligeamment à la Bête, j’ignorois à quel point je vous aimois : la peur de vous perdre m’a fait connoître que j’étois attachée à vous par des liens plus forts que ceux de la reconnoissance. Je vous jure que je ne pensais qu’à mourir, si je n’avois pû vous sauver la vie. A ces tendues paroles la Bête se sentant entiérement soulagée, lui répondit d’une voix cependant encore faible : vous êtes