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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/30

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après l’Inconnu paroissoit & disparoissoit en même tems pour laisser prendre sa place à la Bête. Ce qu’elle remarquoit le plus distinctement y étoit la Dame, qui sembloit lui dire : Je suis contente de toi. Suis toujours les mouvemens de ta raison & ne t’inquiete de rien, je me charge du soin de te rendre heureuse. La Belle, quoiqu’endormie, paroissoit découvrir son inclination pour l’Inconnu, & sa répugnance pour le Monstre, qu’elle ne trouvoit pas aimable. La Dame sourioit de son scrupule, & l’avertissoit de ne point s’inquiéter de sa tendresse pour l’Inconnu, que les mouvemens qu’elle se sentoit n’avoient rien d’incompatible avec l’intention qu’elle avoit de faire son devoir, que sans résistance elle la pouvoit faire suivre, & que son bonheur seroit parfait en épousant la Bête.