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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/31

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Ce songe, qui finit avec son sommeil, fut pour elle une source intarissable de réflexions. Dans ce dernier & dans les autres, elle trouva plus de fondement que n’en ont communément les songes ; c’est ce qui la détermina de consentir à cet étrange himen. Mais l’image de l’Inconnu venoit sans cesse la troubler. C’étoit le seul obstacle, il n’étoit pas médiocre. Toujours incertaine de ce qu’elle avoit à faire, elle fut à l’Opéra, sans que les embarras s’effacent. Au sortir de ce spectacle, elle se mit à table ; l’arrivée de la Bête fut seule capable de la déterminer.

Loin de lui faire des reproches sur sa longue absence, le Monstre, comme si le plaisir de la voir lui eût fait oublier ses ennuis passés, parut, en entrant chez la Belle, n’avoir d’empressement que celui de sçavoir si elle s’étoit