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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/32

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bien divertie, si on l’avoit bien reçue, & si sa santé avoit été bonne. Elle répondit à ces questions, & ajouta poliment qu’elle avoit acheté cher tous les agrémens dont elle avoit joui par ses soins, qu’ils avoient été suivis de cruelles peines par l’état où elle l’avoit trouvé.

La Bête la remercia laconiquement, après quoi voulant prendre congé d’elle, elle lui demanda à son ordinaire, si elle vouloit qu’elle couchât avec elle. La Belle fut quelque tems sans répondre, mais prenant enfin son parti, elle lui dit en tremblant, Oui, la Bête, je le veux bien, pourvû que vous me donniez votre foy, & que vous receviez la mienne. Je vous la donne, reprit la Bête, & vous promets de n’avoir jamais d’autre épouse.... Et moi, répliqua la Belle, je vous reçois pour mon époux, & vous jure un amour tendre & fidèle.