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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/45

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avoient causé eut plus de pouvoir que tous les efforts de la Belle, l’ordre du charme le voulant ainsi. La Reine le tint longtems embrassé sans proférer une parole. Elle retrouvoit un fils que les belles qualités rendoient dignes de sa tendresse. Quelle joye pour ce Prince de se voir délivré d’une figure épouvantable, & d’une stupidité d’autant plus douloureuse, qu’elle étoit affectée, & qu’elle n’avoit point obscurci sa raison. Il récouvroit la liberté de paroître en sa forme ordinaire par l’objet de son Amour, c’est ce qui la lui rendoit encore plus précieuse.

Après les premiers transports que le sang lui venoit d’inspirer pour sa mère, le Prince les interrompit pour suivre le devoir & la reconnoissance, qui le pressoient de rendre grâce à la Fée. Il le fit dans les termes les plus respec-