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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/46

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tueux & les plus courts, afin d’avoir la liberté de tourner ses empressemens du côté de la Belle.

Il les lui avoit déja fait connoître par ses tendres regards, & pour confirmer ce qu’avoient dit ses yeux, il alloit y joindre les termes les plus touchans, lorsque la Fée le retînt, & lui marqua qu’elle le prenoit pour juge entre sa mère & elle. Votre mere, lui dit-elle, condamne l’engagement que vous avez pris avec la Belle. Elle trouve que sa naissance est indigne de la vôtre. Pour moi je crois que ces vertus en font disparoître l’inégalité. C’est à vous, Prince, à décider qui de nous deux pense selon votre goût. Afin que vous ayez une entière liberté de nous faire connoître vos véritables sentimens, je vous déclare qu’il vous est permis de ne vous pas contraindre. Quoique vous ayez donné votre foi à cette aimable personne,