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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/48

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de part à mes intentions. Ainsi, grande Fée, je vous supplie de ne rien exiger de la Reine dans une occasion, où je ne puis blâmer sa délicatesse.

Eh bien, Reine, que dites-vous à cela ? dit la Fée d’un ton dédaigneux & piqué. Trouvez-vous que les Princesses qui ne le sont que par le caprice de la fortune, méritent mieux le haut rang où le sort les a placées, que cette jeune personne ? Pour moi, je pense qu’elle ne devroit pas être responsable d’une origine que la vertu réleve suffisamment... La Reine répondit avec une espece de confusion, la Belle est incomparable ; son mérite est infini, rien n’est au-dessus. Mais, Madame, ne pouvons-nous pas trouver d’autres moyens de le récompenser ? Ne le puis-je pas faire sans lui sacrifier la main de mon fils ?

Oui, la Belle, lui dit la Reine,