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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/47

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vous la pouvez reprendre. Je suis caution que la Belle vous la rendra sans aucune difficulté. Quoique par sa bonté vous ayez repris votre forme naturelle, je vous assure encore que la générosité lui fera pousser le désintéressement jusqu’à vous laisser la liberté de disposer de votre main en faveur de la personne à qui la Reine vous conseillera de la donner .... Qu’en dites vous, la Belle, poursuivit la Fée en se tournant de son côté, me suis-je trompée en expliquant vos sentimens ? Voudriez-vous d’un Epoux, qui le feroit à regret ?

Non assurément, Madame, répondit la Belle, le Prince est libre : je renonce à l’honneur d’être son épouse. Quand j’ai accepté sa foi, j’ai crû faire grace à quelque chose au-dessous de l’homme. Je ne me suis engagée avec lui, que dans le dessein de lui faire une faveur insigne. L’ambition n’a point eu