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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/64

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l’indigne ennemi avait fait égorger nos garnisons, & repris presque toutes les puces qu’il avoit été obligé de céder, elle fut contrainte de retourner sur ses pas. L’honneur l’emportoit sur l’empressement qui la rappeloit auprès de moi, & elle forma la résolution de ne point finir la guerre, qu’elle n’eût mis son ennemi hors d’état de lui faire de nouvelles trahisons.

Le tems qu’elle employa à cette seconde expédition fut fort considérable. Elle s’était flattée que deux ou trois campagnes suffiraient ; mais elle avait à combattre contre un adversaire aussi habile que fourbe. Il eut l’industrie de faire révolter des Provinces, ou de débaucher des bataillons entiers, ce qui força la Reine à ne se pas éloigner de son armée pendant quinze ans. Elle ne pensa point à m’appeler auprès d’el-