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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/77

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permission de la Reine, je ne veux pas sitôt perdre ma liberté. Donnez-moi tout autre moyen de reconnoître vos bontés. Je n’en trouverai point d’impossible. Mais pour celui que vous me proposez, dispensez-moi, s’il vous plait, de l’employer, car … Comment, chetive créature, interrompit-elle avec fureur, tu oses me résister ; & vous, stupide Reine, vous voyez sans indignation un tel orgueil ? Que dis-je ? Sans indignation ! C’est vous même qui l’authorisez, puisque c’est dans vos regards insolens qu’il a puisé l’audace de sa réponse.

La Reine déja piquée des expressions méprisantes dont la Fée s’étoit servie, ne fut plus maîtresse de se contenir, & jettant par hazard les yeux sur une glace devant laquelle nous étions dans le tems que cette méchante Fée la pressoît encore : Que puis-je vous dire, reprit-elle, que vous