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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/83

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tems & du courage il n’est point d’infortune qu’on ne puisse vaincre. Mais la Reine étoit inconsolable, ses yeux versoient abondamment des larmes, & ne sachant comment apprendre à ses sujets que leur Souverain étoit changé en une horrible Bête, elle n’avoit pour unique ressource qu’un désespoir affreux. La Fée (car c’en étoit une, & la même que vous voyez ici) sachant & sa douleur & son embarras, la fit souvenir de l’obligation indispensable où elle étoit de cacher à ses peuples cette effroyable avanture ; elle lui remontra que sans s’abandonner au désespoir, s’il valloit mieux chercher un remède à ses maux.

En est-il, s’écria la Reine, qui soit assez puissant pour empêcher que les volontés d’une Fée n’ayent leur exécution ? Oui, Madame, répondit la Fée, il y a des remé-