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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/86

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effrayées, ce qui n’auroit pas manqué d’exciter la curiosité des Gardes & des Courtisans. Elle s’imaginoit que toute sa Cour en étoit informée, & que son Royaume & même tout l’univers en seroit bien-tôt instruit. Mais la Fée savoit un moyen pour empêcher que ce mystere n’éclatât. Elle fit alors quelques tours, tantôt gravement, quelquefois précipités ; elle y joignit des mots que nous ne comprîmes pas, & finit par lever la main de l’air d’une personne qui commande avec un pouvoir absolu. Ce geste joint à ce qu’elle avoit prononcé fut si puissant, que tous ceux qui respiroient dans le Château devinrent immobiles, & furent changés en Statues. Ils sont encore dans le même état : ce sont les figures que vous voyez en différens lieux, & dans les mêmes attitudes où les ordres pressans