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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/87

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de la Fée les ont surpris.

La Reine qui dans ce moment jetta les yeux sur la grande cour, s’aperçut du changement d’un nombre prodigieux de personnes.

Le silence qui succéda tout d’un coup à l’agitation d’un grand peuple, fit naître en son cœur des mouvemens de compassion pour tant d’innocens, qui perdoient la vie à cause de moi. Mais la Fée la rassura en lui disant, qu’elle ne laisseroit ses sujets en cet état, qu’autant que leur discrétion seroit nécessaire. C’est une précaution dont il falloit user. Mais elle promit qu’elle les dédommageroit, & que le tems qu’ils passeroient ainsi ne seroit pas compté sur leurs jours. Ils rajeuniront d’autant, ainsi que votre pitié cesse, dit la Fée à la Reine ; laissons-les ici avec votre fils. Il y sera en sureté, parce que je viens d’élever des brouillards si épais