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Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 2.djvu/96

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Cette loi me parut dure, mais il m'y fallut souscrire, & je formai la résolution de ne me présenter devant vous que quelques momens par jour, de fuir les conversations liées, pour empêcher que mon cœur ne se livrât à la tendresse. Vous arrivâtes, charmante Princesse, & le premier coup d’œil que je jettai sur vous, produisit en moi un effet tout opposé à celui que ma monstrueuse figure devoit faire en vous. Vous voir & vous aimer à l’instant, fut la même chose pour moi. N’entrant qu’en tremblant dans votre appartement, ma joie fut excessive de voir que vous souteniez ma vûe d’un air plus intrépide que je ne la soutenois moi-même. Vous me fîtes un plaisir infini, quand vous me déclarâtes que vous vouliez bien demeurer avec moi. Par un effet de l’amour pro-